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Routes et chemins : la Bible avec les pieds


Il est tout à fait possible de se balader dans les Saintes Ecritures comme on se promène dans une forêt. On y croise de temps en temps des sentiers que l’on connait et que l’on aime bien, on y retrouve des vieux arbres qui nous rassure, et l’on tombe parfois sur de nouveaux dédales insoupçonnés.
La Bible elle-même nous parle beaucoup du chemin, de faire route, de marcher, et parfois longtemps. Et cette image du chemin a une forte signification spirituelle.
1. Chemin et exode
Evidement le livre de la Bible qui en parle le plus, et dont c’est d’ailleurs le sujet principal : est l’Exode. C’est dans le titre même : le chemin hors de.
a. Archétype de notre vie
Ce livre de l’Exode est une sorte d’archétype de notre vie. Bien que nous cherchions en permanence le repos, il est bon de se rappeler que nous des nomades. Nous ne sommes pas faits pour cette terre, et nous n’y sommes que de passage. Rien de permanent pour nous ici-bas, et nous auront forcément un jour à laisser place nette.
b. Abraham premier appelé et mis en route
L’histoire sainte commence de toute façon par une mise en route d’un nomade, rappelez-vous : Abraham. La première parole que Dieu lui adresse c’est : « va, quitte ton pays ». Abraham doit marcher et chercher un lieu de repos, parce que Adam a quitté ce lieu par son péché. L’Eden était le lieu d’un repos. Dieu veut maintenant que nous le cherchions et le péché peut nous égarer dans cette recherche.
c. Exode : sortir d’un état
Il se passe la même chose en Exode : il s’agit de sortir d’un état. Pour Abraham, quitter son pays, sa parenté, ses repères, et pour le peuple : l’esclavage de l’Egypte. Voilà bien un indice fort de la Parole de Dieu. Ne reste pas où tu en est dans ta vie spirituelle. Si tu te crois arriver, et que tu t’arrêtes, c’est le meilleur moyen de redresser. Si tu te crois arriver, c’est l’indice certain que tu es encore loin. C’est confondre une petite oasis avec la terre promise. L’autosatisfaction dans la vie spirituelle est plutôt dangereuse. Il ne s’agit pas de se remettre en cause en permanence et d’être scrupuleux non plus. Mais ne jamais se considérer comme étant parvenu à un état satisfaisant. C’est une des grandes particularités du christianisme, à la différence des autres religions, c’est que l’on ne peut jamais être en règle, avoir réglé toutes ces dettes. Un musulman peu être en règle avec son dieu : quand il a accompli les 5 piliers. Comment peut-on avoir payer la dette de l’amour ? Comment peut-on rembourser le sacrifice de la Croix ? Même ta vie n’y suffirait pas, alors avance encore !
Notre vie est un exode qui cherche sans cesse à quitter l’Egypte. Le lieu de l’esclavage de nos mauvaises habitudes, que nous ne voyons pas toujours.
d. Désert : lieu de tentation et de changement
Pourtant l’Egypte ça a quelque chose de sympa. Rappelez-vous les fils d’Israël qui se plaigne :
« Dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse et Aaron. Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » (Ex 16.2-3)
« Il y avait un ramassis de gens qui était mêlé au peuple ; ceux-ci furent saisis de convoitise. Même les fils d’Israël se remirent à pleurer : « Ah ! qui donc nous donnera de la viande à manger ? Nous nous rappelons encore le poisson que nous mangions pour rien en Égypte, et les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et l’ail ! Maintenant notre gorge est desséchée ; nous ne voyons jamais rien que de la manne ! » (Nb 11.4-6)
Le désert c’est le lieu de la tentation. Quand on part en marche, on court le risque d’être déplacé, dans son confort, ses habitudes, ses certitudes, …mais c’est au prix de la liberté et de la vérité. Je vous partage cette réflexion de l’écrivain Sylvain Tesson à propos de la domestication des yachts dans le Tibet, qui sont devenu des bœufs :
« Les bovins avaient troqué leur liberté contre la sécurité. Leur gène se souvenait du pacte. Ce renoncement menait les bêtes à l’enclos, et les hommes à la ville. J’étais de cette race des hommes-bovins : je vivais dans un appartement. L’autorité régentait mes faits et gestes et s’impatronisait dans mes libertés de détail. En échange, on me fournissait le tout-à-l’égout et le chauffage central - le foin, en d’autres termes. Cette nuit les bêtes ruminant en paix, c’est-à-dire en prison. Pendant ce temps les loups fouilleraient la nuit, les panthères rôderaient, les mouflons trembleraient accrochés aux parois. Que choisir ? Vivre maigre sous les voies lactées ou ruminer au chaud dans la moiteur de ses semblables ? »
Il y a dans l’exode une vraie question de ce type. Qu’est ce qui dans ce monde me libère au sacrifice du confort ou m’asservie sous couvert de sécurité ?

2. Jésus nomade
Tout au long des évangiles nous suivons Jésus dans ses pérégrinations. C’est étonnant, mais Jésus n’est pas un rabbi prêchant sous les voutes du Temple, il se déplace sans cesse.
a. Fécondité de la marche et du déplacement
La première raison, c’est peut-être parce qu’il va chercher Adam qui s’est perdu. Il n’attend pas juste qu’il revienne. Dieu prend les devants, son bâton, et part en marche, comme le berger de la parabole.
Et il nous montre aussi, une vraie fécondité de la marche. Il est bon de marcher frères et sœurs, pas juste une rando. La marche a un effet sur l’esprit et l’âme très étonnant, elle nous place dans une sorte de rengaine très favorable à la prière et à la méditation. Pas après pas, on avance dans le mystère, en avançant physiquement, on avance spirituellement. Au long terme, c’est une sorte d’état second de l’esprit, on est dehors, hors du confort et on entre dans un autre monde. La marche a un effet comparable à celui des rêves : un tri sélectif se fait dans notre esprit.
b. L’évangile est une « voie »
L’enseignement du Christ est lui-même présenté comme une « voie », écoutez plutôt dans les Actes :
« Saul demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des hommes et des femmes qui suivaient le Chemin du Seigneur, il les amène enchaînés à Jérusalem. » (Ac 9.2)
« Certains s’endurcissaient et refusaient de croire ; devant la multitude, ils dénigraient le Chemin du Seigneur Jésus. C’est pourquoi Paul se sépara d’eux. Il prit les disciples à part et s’entretenait chaque jour avec eux dans l’école de Tyrannos. » (Ac 19.9)
« C’est à cette époque qu’il y eut des troubles non négligeables à propos du Chemin du Seigneur Jésus. » (Ac 19.23)
Dans l’Ecriture elle-même, et plus spécialement, c’est une manière de parler de la vie chrétienne : chemin. Autrement dit, s’il y a une route à faire, c’est que tout n’est pas donné dès le début, sinon il n’y aurait pas le temps, mais que l’éternité ! Nous avons des choses à découvrir, d’autres à acquérir, et surtout beaucoup à laisser sur le bord du chemin. Les pèlerins de S. Jacques, disent tous qu’au fur et à mesure de la route, le sac devient de plus en plus léger, on se débarrasse de beaucoup de choses. Un jour le petite Thérèse discutait avec sa sœur Léonie. Et la petite dit : « que de chose il me reste à acquérir pour devenir sainte » et sa grande sœur Léonie de lui répondre « que de choses il te reste à abandonner pour devenir sainte ! »
Le chemin nous aide à cela !
c. Jésus le « chemin »
Ce chemin n’est pas anodin, et ce n’est pas n’importe lequel. Il ne s’agit pas d’avancer coute que coute peut importe la voie, puisque Jésus dit de lui : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». En disant cela, nous comprenons bien que Jésus exprime le fait qu’il est le seul accès au Père : « nul ne peut aller vers le Père sans passer par moi ». Mais le fait qu’il emploi ce mot de « chemin » résonne d’une manière toute particulière à présent. Jésus n’est pas seulement présent au but, à l’arrivé, il est déjà là sur la route, comme à Emmaüs. Il marche avec les disciples. Et je vous rappelle en passant, que dans ce passage de l’évangile, les disciples en question sont en train de s’éloigner de Jérusalem, de la ville Sainte, de Sion, et c’est là que Jésus les rejoint, alors qu’ils sont tout triste : image forte de cette présence du Christ sur nos routes qui vont parfois à leur perte.
En classe un jour la maîtresse demande « qu’est-ce qu’une petite rue » « une ruelle ! » et qu’est-ce qu’une voie que l’on peut prendre et qui ne mène à rien ? » et Aloys, 5 ans, de répondre « Une voie sans Jésus ».
Jésus chemin, sa parole nous dirige. Il faut l’écouter comme les brebis écoute celle du berger. « Touche pas à ça sinon tu vas mourir » nous dit Dieu depuis le commencement. « Ne va pas par-là, sinon tu vas tomber ».
Ton chemin, c’est le tien. Il vaut mieux boiter sur un bon que courir sur un mauvais. Ne compare pas ta route à celle d’un autre, demande-toi plutôt comment faire pour mettre tes pas dans ceux de Jésus, qui ne sont pas loin. Quand Jésus dit « ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice » (Jn 7.24) et que nous jetons des sentences en restant persuader d’avoir tout vu et tout connu, et bien on ne marche pas encore dans le « chemin et la vie ». Et Jésus nous redit « là tu vas tomber ».
Jésus se présente comme le chemin, et il y a quelque chose d’étonnant dans la manière avec laquelle il le fait. C’est par l’eucharistie que le Christ se rend le plus présent à nous. Et cette eucharistie est un pain donner pour la route, une nourriture qui nous fortifie dans nos épreuves. Or le pain et le vin c’est la nourriture non pas des nomades mais des sédentaires, la nourriture des nomades c’est le lait et la viande que donne les troupeaux. Jésus nous montre ainsi qu’il nous donne de quoi faire la route, lui-même, et qu’il est aussi le but de la route, le lieu du repos éternel. Alors que le saint sacrement va être exposé, préparons nos cœurs à lui demander qu’il soit vraiment notre guide, qu’il nous conduise à travers tous nos déserts, afin que nous soyons transformés peu à peu à son image, pour qu’un jour nous atteignons, à la fin de notre route : la gloire !

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