Quand la vie rencontre la mort ; quand la résurrection rencontre le tombeau ; quand le fils de Dieu défiguré par sa Passion rencontre les hommes drapés dans une pureté toute extérieure... Ça ne peut que faire un clash. Et c’est ce qui se passe dans l’évangile d’aujourd’hui.
Les pharisiens se sont façonné une image extérieure bien comme il faut mais ont gardé un cœur sans vie, c’est à dire sans amour et sans miséricorde. Ils préfèrent tuer en l’étouffant l’Esprit qui crie en eux et leur inspire d’aimer Dieu par dessus tout et leur prochain comme eux-mêmes.
Pourquoi font-ils cela ? N’est-il pas plus agréable d’avoir un intérieur aussi propre que l’extérieur que nous montrons à voir aux autres ? N’est-il pas plus facile d’être bon et de laisser transparaître cette bonté plutôt que de devoir sans cesse paraître ce que l’on n’est pas ?
Si les pharisiens sont hypocrites, c’est parce qu’ils sont incapables de changer à l’intérieur. Ils en sont incapables parce qu’ils refusent encore la miséricorde de Dieu. Ils ne veulent pas accepter d’être transformés par une grâce qui ne vient pas d’eux mais qui leur est donnée gratuitement. Ils n’acceptent pas de baisser la tête pour passer humblement la porte étroite du salut que leur propose le Christ. Il faudrait pour cela qu’ils acceptent de ne pas être au premier rang, de ne pas être regardés comme des justes.
On n’entre pas dans le Royaume de Dieu parce qu’on est des justes, on ne l’est pas. On entre dans le Royaume de Dieu quand on accepte que Jésus nous justifie, nous rende juste en étant unis au salut qu’il nous donne par sa croix.