Les scribes et les pharisiens n’enseignaient rien d’autre que ce qui était contenu dans les Écritures et ils avaient probablement raison de le faire. Et voilà que Jésus le leur reproche vivement. C’est à n’y rien comprendre.
C’est à n’y rien comprendre si on détache ce reproche de celui qui le fait, du Christ. Jésus ne reproche pas pour faire culpabiliser, mais pour inviter à une véritable remise en cause des intentions profondes des cœurs. C’est un appel à la conversion. Les pharisiens doivent mettre leur vie en accord avec leur enseignement d’une part et enseigner la vérité avec miséricorde d’autre part.
Mais la Loi est inapplicable, il faut bien se l’avouer. Les pharisiens sont hypocrites parce qu’ils enseignent ce qu’ils sont incapable de vivre. La conversion du cœur n’est possible qu’avec l’accueil du Sauveur. Ceux qui acceptent la venue de Jésus dans leur vie sont rendus capables d’accomplir la Loi qui n’est rien d’autre que le double commandement de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.
Enseigner la Loi sans la miséricorde du Christ Sauveur rend aveugle et orgueilleux comme les pharisiens qui enseignent ce qu’ils ne peuvent pas mettre en pratique et écrasent ainsi les autres sous le poids d’une culpabilité impossible à porter. Mais quand cette Loi est enseignée avec le Christ, alors nous devenons clairvoyants. Clairvoyants sur nous mêmes qui sommes des pécheurs pardonnés et non plus des parfaits qui savent tout ; clairvoyants sur la grâce du Christ qui nous guérit de tout péché et de tout mal. Le Christ nous rend la vue lorsque nous faisons appel à sa miséricorde pour que nous ayons l’humilité de voir notre propre péché mais aussi pour que nous puissions découvrir le chemin nouveau qu’il ouvre pour nous : celui d’une vie accordée à l’amour de Dieu.