Rosaire, radio Arc-en-ciel, le 9 juin 2025. Lundi de Pentecôte. « La Vierge Marie, Mère de l’Église.
Fr. Manuel Rivero O.P.
Bonsoir chers amis du Rosaire.
Nous sommes dans la grâce de la Pentecôte. Le don de l’Esprit Saint a été répandu dans l’Église. Le feu de l’amour de Dieu remplit nos cœurs.
Ce soir nous allons prier les mystères glorieux en communion avec toute l’Église qui célèbre la mémoire de la Vierge Marie, Mère de l’Église.
Faisons le signe de la croix en prenant la croix de nos chapelets dans nos mains pour marquer notre corps du symbole de l’amour fidèle de Jésus le Christ pour nous jusqu’à la mort.
Tous : Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.
Credo
Notre Père. 3 Ave Maria. Gloria.
Premier mystère glorieux : la résurrection de Jésus.
De l’Évangile selon saint Matthieu 28,9s : « Jésus vint à la rencontre des femmes disciples : « Réjouissez-vous », dit-il.
Dans le temps pascal, l’Église remplace la prière de l’Angelus, matin, midi et soir, par le Regina caeli : « « Reine du ciel, réjouis-toi, car celui que tu as mérité de porter dans ton sein est ressuscité comme il l’a dit ».
À l’Annonciation, l’archange Gabriel s’était adressé à Marie en lui apportant la joie de l’Esprit : « Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce ». Les évangiles ne racontent pas d’apparition de Jésus ressuscité à sa Mère, mais une tradition séculaire manifeste bien le sentir des chrétiens sur cet événement fondateur de la foi. Une tradition liturgique éthiopienne ; saint Vincent Ferrier, dominicain ; saint Ignace de Loyola dans les Exercices spirituels, le père Marie-Joseph Lagrange, dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem, le saint Pape Jean-Paul II et d’autres l’ont pensé, médité et cru. Le fait que ce ne soit pas écrit ne veut pas dire que c’est impossible à croire. Il y a des arguments théologiques qui vont dans le sens de la foi en une première apparition de Jésus ressuscité à sa Mère, la Vierge Marie.
Voici comment saint Vincent Férrier a médité et prêché à la lumière de la Parole de Dieu : « La Vierge était absolument certaine de la résurrection de son Fils puisqu’il l’avait si ouvertement prédite ; mais elle en ignorait l’heure qui, en effet, ne se trouve nulle part déterminée. Elle passa donc la nuit du Grand Samedi, qui lui parut bien longue, à réfléchir sur l’heure possible de la résurrection. Sachant que David a, plus que les autres Prophètes, parlé de la Passion du Christ, elle parcourut le psautier, mais n’y trouva nulle indication de l’heure. Cependant, au psaume 56, David, parlant en la personne du Père à son Fils, dit : « Éveille-toi, ma gloire, éveille-toi ma harpe et ma cithare. » Et le Fils répondit : » Je m’éveillerai à l’aurore … » Quand la Vierge Marie sut l’heure de la résurrection, je vous laisse penser avec quel empressement elle se leva pour voir si l’aurore venait. Elle constata que non et acheva le psautier. Puis elle voulut s’assurer si d’autres Prophètes n’avaient pas mentionné l’heure de la résurrection et elle trouva au chapitre six d’Osée ce texte : « Après deux jours il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. Appliquons-nous à connaître le Seigneur, sa venue est certaine comme l’aurore ».
La Vierge se leva et dit : « Ces témoins de l’heure où mon Fils doit ressusciter me suffisent … » puis elle regarda par la fenêtre et vit que l’aurore commençait à poindre. Sa joie fut grande : « Mon fils va ressusciter », dit-elle. Puis, fléchissant les genoux, elle pria : Réveille-toi, sois devant moi et regarde, et toi, Seigneur Dieu Sabaoth, réveille-toi. » Et, aussitôt, le Christ lui envoya l’ange Gabriel disant : « Toi qui as annoncé à ma Mère l’incarnation du Verbe, annonce-lui sa résurrection. » Aussitôt l’Ange vola vers la Vierge et lui dit : « Reine du ciel, réjouis-toi, car celui que tu as mérité de porter dans ton sein est ressuscité comme il l’a dit ». Et le Christ salua sa Mère en disant : « La paix soit avec toi … » Et Marie dit à son Fils : « Jusqu’ici, mon Fils, je rendais mon culte le samedi, pour honorer le saint repos après la création du monde ; désormais, ce sera le dimanche, en mémoire de ta résurrection, de ton repos et de ta gloire. » Et le Christ approuva.
Le Christ raconta à Marie ce qu’il avait fait aux enfers, comment il avait enchaîné Satan, et présenta à sa Mère les patriarches qu’il en avait ramenés. Et tous la saluèrent d’une inclination profonde. Je vous laisse penser quels furent les sentiments d’Adam et d’Ève lorsqu’ils dirent à la Vierge Marie : « Béni sois-tu notre fille et notre dame, toi dont parlait le Seigneur lorsqu’il dit au serpent : je mettrai une hostilité entre toi et la femme. » Ève ajouta : « J’ai fermé par ma faute le paradis, mais toi, pleine de grâce, tu l’as ouvert à nouveau. » Et chaque Prophète lui disait tour à tour : « J’ai prophétisé de toi ici ou là dans mon livre », puis tous la saluèrent en disant : « Tu es la gloire de Jérusalem, la joie d’Israël et l’honneur de notre peuple. » Et la Vierge leur rendit leur salut par ces mots : « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis pour annonce les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » Et les anges chantèrent à nouveau : « Reine du ciel, réjouis-toi. »
« Je dis que la Résurrection fut, par faveur spéciale, annoncée d’abord à la Vierge Marie. Plusieurs théologiens l’affirment, et saint Ambroise dit expressément dans son livre Des vierges : « Marie vit son Fils ressuscité et le vit la première. »
Les évangélistes ne signalent pas le fait, parce qu’ils ne pensaient qu’à produire des témoins irrécusables. On aurait pu attaquer le témoignage de la Mère en faveur du Fils. Mais que le Christ ait apparu à sa Mère d’abord, trois raisons nous le prouvent.
D’abord le précepte divin. Dans la passion de son Fils, elle avait été torturée plus que tous. Le Christ l’avait dispensée des douleurs de l’enfantement, et plus tard lui épargna les douleurs de la mort qui surpassent toutes les autres douleurs, comme le dit saint Albert le Grand : « La plus terrible douleur est la mort, parce que l’âme est arrachée toute entière comme un arbre. » Mais toutes les douleurs de l’enfantement et de la mort l’envahirent lors de la passion de son Fils. Or l’Écriture dit : De tout ton cœur honore ton père et n’oublie jamais ce qu’a souffert ta mère. C’est pourquoi le Christ, si parfait observateur de la loi, apparut à sa Mère d’abord parce qu’elle avait été plus torturée que les autres.
À cause du mérite de sa foi: il ressort clairement du texte évangélique que, au temps de la Passion, les Apôtres et les disciples perdirent la foi doutant s’il était Dieu et le véritable Messie, bien qu’ils le tenaient pour un saint prophète. Seule, la Vierge Marie crut sans faiblir, en ce premier Samedi-Saint, et par là, mérita que l’Église de Dieu récitât un office particulier en son honneur chaque samedi. Or l’Écriture dit : Le Seigneur se laisse trouver par ceux qui ne lui refusent pas leur foi. Le Christ ressuscité devait donc apparaître à sa Mère avant tout.
Enfin à cause de l’intensité de son amour : il est certain que nulle mère n’aima son fils plus que la Vierge Marie n’aima Jésus Christ. Comme il dit lui-même : Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et je l’aimerai et me manifesterai à lui.
Il s’ensuit, pour ces trois raisons, que la première apparition fut pour la Vierge Marie, bien que les évangélistes n’en disent rien. »
Prions pour l’Église et pour la paix en Ukraine, en Russie, en Israël et à Gaza, partout dans le monde en commençant par nos cœurs.
Notre Père, Ave Maria, Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse n°5 Mon Bien-aimé
Deuxième mystère glorieux : l’Ascension de Jésus au Ciel.
De l’Évangile selon saint Marc 16, 19s : « Le Seigneur Jésus, après avoir parlé aux apôtres, fut enlevé au ciel et il s’assit à la droite de Dieu ».
La Vierge Marie, glorifiée dans le mystère de l’Assomption, intercède pour tous les hommes auprès de son Fils Jésus, glorifié à la droite du Père. La prière de Marie concerne toute l’humanité, même ceux qui ne confient pas à ses supplications auprès du seul Sauveur, son Fils, comme le montre le miracle des noces de Cana où les époux n’avaient rien demandé.
La maternité divine de Marie continue de s’exercer au Ciel de manière catholique, c’est -à-dire universelle. Ce ne serait pas catholique que de prier uniquement pour les catholiques !
La prière de la Vierge Marie concerne tout d’abord l’Église dont elle est membre éminent et figure.
C’est le bienheureux pape Paul VI qui a tenu à vénérer la Vierge Marie sous le vocable de « Mère de l’Église » au cours du Concile Vatican II, le 21 novembre 1964, lors du discours d’approbation de la Constitution dogmatique sur l’Église « Lumen Gentium », tout en ne faisant pas partie de celle-ci. De son côté, le Catéchisme de l’Église catholique a intégré officiellement dans la foi catholique ce vocable riche en signification théologique, même s’il n’a pas été le résultat d’un vote lors de ce Concile. Le Catéchisme cite ce vocable dans le commentaire de l’article du Credo sur l’Église : « Je crois à la sainte Église catholique ». À la suite de « Lumen Gentium » au chapitre VIII qui situe la Vierge Marie dans le mystère du Christ et de l’Église, le Catéchisme reprend l’expression « Mère de l’Église » dans le contexte de la vie du Sauveur et au cœur de l’Église. Il convient de se souvenir qu’un certain nombre d’évêques conciliaires avaient souhaité un texte sur la Vierge Marie à part entière. Dans le souffle de l’Esprit, les pères conciliaires choisirent de présenter la Vierge Marie plongée dans le mystère du Christ et comme membre éminent de l’Église.
Au cours des premiers siècles de l’histoire de l’Église, les grands théologiens sont africains. Les Pères de l’Église ont mis en lumière la maternité spirituelle de la Vierge Marie envers les chrétiens. C’est ainsi que saint Cyprien, évêque de Carthage, martyr en 258, déclarait : « On ne peut pas avoir Dieu pour Père quand on n’a pas l’Église pour Mère ».
Plus tard, saint Augustin (+430) prêchera à ses fidèles : « Nul ne peut compter sur la grâce de Dieu son Père, s’il méprise l’Église sa mère ».
Au VIIIe siècle, en Angleterre, saint Bède le Vénérable, écrira : « Toujours à nouveau l’Église engendre le Christ, chaque jour l’Église engendre l’Église ».
Par le sacrement du baptême, par la prédication et le témoignage, l’Église donne naissance au Christ dans le cœur des hommes. En engendrant le Christ, elle s’engendre elle-même.
Prions pour l’Église, artisan de Paix, au cœur de l’humanité menacée par une guerre mondiale.
Prions pour les nouveaux baptisés de Pâques et pour ceux qui demandent les sacrements du baptême, de la Confirmation et de l’eucharistie.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse n°3. Ma joie.
Troisième mystère glorieux : la Pentecôte.
Des Actes des Apôtres 1, 14 : « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères. »
Au Cénacle de Jérusalem, la Vierge Marie a prié au cœur de la communauté de disciples de Jésus, en attendant la venue de l’Esprit Saint promis.
Saint Paul, célèbre le Christ « Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église » (Col 1,18). Dans son épître aux Colossiens, l’apôtre des nations appelle l’Église « Corps du Christ » (Col 1,24). L’image du corps humain avec la tête et ses membres correspond au Christ total, qui rassemble dans l’unité le Christ, sa Tête, et les chrétiens, ses membres. Dans son épître aux Corinthiens (1 Cor 12,12.27), saint Paul explique la dépendance des membres du même corps avec ses différentes fonctions, image qui s’applique à l’Église, « le Christ répandu et communiqué », selon la belle formule de Bossuet, où chaque baptisé participe à la vie du Fils de Dieu en tant que membre vivant de son Corps.
Le Christ ressuscité est devenu inséparable de son Église. L’Église n’existe qu’unie au Christ, sa Tête. Le Christ et l’Église forment le Christ total : sa Tête et ses membres. Inutile de parler du Christ sans son Église. Erreur que d’imaginer l’Église comme existant sans le Christ.
De manière symbolique, la Vierge Marie est appelée « le cou » du Corps du Christ car elle relie la Tête aux membres du Corps, le Christ total, les baptisés.
Prions pour les responsables politiques afin que l’Esprit de sagesse les guide vers le bien commun.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse n°9. Non je ne meurs pas.
Quatrième mystère glorieux : l’Assomption de Marie au Ciel et son couronnement comme Reine de la Création.
De l’Apocalypse 12, 1s : « Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnes sa tête. »
La foi de l’Église trouve sa naissance dans la Bible. La prière de l’Église manifeste aussi le projet de salut de Dieu pour l’humanité : « Lex orandi, ex credendi » (« La loi de la prière est la loi de la foi »). C’est pourquoi il convient de faire appel à la liturgie de l’Église pour comprendre le mystère de la Vierge Marie. À l’Annonciation, la Vierge Marie est devenue la Mère du Fils de Dieu fait homme, qui recevra le nom de Jésus. L’événement de l’Annonciation représente non seulement la nouveauté de l’Incarnation mais aussi le commencement de l’Église. La liturgie de cette fête appelée par certains Pères de l’Église « la fête de la racine », car cachée et fondatrice, exprime le mystère de l’accueil du Fils de Dieu « par la foi de Marie » et sa tendresse maternelle envers le corps de son fils Jésus (cf. Préface de la messe) tandis que la prière sur les offrandes met en lumière la naissance de l’Église, Corps du Christ :
« L’Église n’oublie pas qu’elle a commencé le jour où ton Verbe s’est fait
chair ». Si Marie est mère de Jésus, elle est aussi la mère de l’Église. Étant la Mère de la Tête du Corps elle demeure aussi la Mère du reste du Corps, les membres unis au Christ par la foi et le baptême. S’il n’est pas possible de séparer la Tête du Corps ; il n’est pas possible non plus de séparer la maternité divine de Marie de sa maternité spirituelle envers le Corps de son Fils Jésus, l’Église. Un théologien du XIIe siècle, Isaac de l’Étoile, moine cistercien, a su mettre en valeur l’union du Christ et de l’Église, la maternité de Marie envers le Christ et à l’égard de l’Église : ʺCe que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare donc pas. Ce mystère est grand, je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église. Garde-toi bien de séparer la tête du corps ; n’empêche pas le Christ d’exister tout entier ; car le Christ n’existe nulle part tout entier sans l’Église, ni l’Église sans le Christ. Le Christ total, intégral, c’est la tête et le corps.»
Dans un autre sermon sur l’Assomption, Isaac de l’Étoile élargit sa réflexion à l’union de Marie et de l’Église dont elle est la figure : « Les hommes, en eux- mêmes, par leur naissance selon la chair, sont une multitude ; mais par la seconde naissance, la naissance divine, ils ne sont avec lui qu’un seul. Le seul Christ, unique et total, c’est la tête et le corps. Et ce Christ unique est le Fils d’un seul Dieu, dans le ciel et d’une seule mère sur la terre. Il y a beaucoup de fils, et il n’y a qu’un seul fils. Et de même que la tête et le corps sont un seul fils et plusieurs fils, de même Marie et l’Église, sont une seule mère et plusieurs mères, une seule vierge et plusieurs vierges. L’une et l’autre ont conçu du Saint-Esprit, sans attrait charnel (…) L’une a engendré, sans aucun péché, une tête pour le corps ; l’autre a fait naître, dans la rémission des péchés, un corps pour la tête. L’une et l’autre sont mères du Christ, mais aucune des deux ne l’enfante tout entier sans l’autre. Aussi c’est à juste titre que, dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit en général de la vierge mère qu’est l’Église, s’applique en particulier à la Vierge Marie ; et ce qui est dit de la vierge mère qu’est Marie, en particulier, se comprend en général de la vierge mère qu’est l’Église.
De plus, chaque âme croyante est également, à sa manière propre, épouse du Verbe de Dieu, mère, fille et sœur du Christ, vierge et féconde. Ainsi donc c’est.la Sagesse même de Dieu, le Verbe du Père, qui désigne à la fois l’Église au sens universel, Marie, dans un sens très spécial et chaque âme croyante en particulier. »
Prions pour les défunts afin qu’ils entrent dans le dialogue éternel de vérité et d’amour de la sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Prions pour que le Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie et de saint Joseph, nous accorde une bonne mort dans la foi.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse n°8 Mon Ciel.
Cinquième mystère glorieux : le Jugement dernier.
De l’Évangile selon saint Matthieu : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde ».
Le Seigneur Jésus s’identifie à chaque personne humaine et en particulier il se fait proche des malades, des prisonniers, des étrangers et de ceux qui sont en deuil ou accablés.
L’Écriture dit : « Je demeurerai dans l’héritage du Seigneur ». L’héritage du Seigneur, dans sa totalité, c’est l’Église, c’est tout spécialement Marie, et c’est l’âme de chaque croyant en particulier. En la demeure du sein de Marie, le Christ est resté neuf mois ; en la demeure de la foi de l’Église, il restera jusqu’à la fin du monde ; et dans la connaissance et l’amour du croyant, pour les siècles des siècles ».
Au XIIIe siècle, le grand théologien dominicain, saint Thomas d’Aquin voit dans les noces de Cana l’image de l’union mystique du Christ et de l’Église, union commencée à l’Annonciation : « Ces épousailles eurent leur commencement dans le sein de la Vierge, lorsque Dieu le Père unit la nature humaine à son Fils dans l’unité de la personne, en sorte que le lit nuptial de cette union fut le sein virginal … Ce mariage fut rendu public lorsque l’Église s’est unie au Verbe par la foi ».
Le Docteur Angélique s’inspire de la pensée de saint Augustin pour qui le sein de la Vierge Marie est une chambre nuptiale où s’unissent dans la personne du Verbe la nature divine et la nature humaine. Pour saint Augustin, le corps de Jésus s’unit à l’Église formant ainsi « le Christ total, Tête et Corps ».
L’Incarnation comporte une dimension ecclésiale. Marie a accueilli le Verbe au nom de l’humanité et pour l’humanité. Marie, nouvelle Ève, accomplit la prophétie du livre de la Genèse en écrasant la tête du serpent par sa foi (cf. Gn 3,15). Elle est aussi la femme de l’Apocalypse qui enfante une nouvelle humanité (cf. Ap 12).
La Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes » enseigne que « par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (n°22,2). Par conséquent, la Vierge Marie est devenue aussi mère de cette humanité ce qui peut expliquer en partie la dévotion des croyants des religions non chrétiennes qui se rendent en pèlerinage dans les sanctuaires mariaux comme Lourdes ou Notre-Dame de la Garde à Marseille.
Le père Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem notait dans son Journal spirituel au cours de son noviciat au couvent royal de Saint-Maximin : « La bienheureuse Vierge Marie a détruit dans sa personne toutes les hérésies : elle est Mère de Dieu, donc, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, n’est qu’une seule Personne, et il a deux natures puisqu’il est aussi vraiment son Fils, né de sa substance9 ».
L’histoire de l’Église montre aussi comment la fréquentation de la Vierge Marie dans la prière loin d’éloigner les fidèles du Christ les a rapprochés avec justesse de leur mystère.
Aussi le Concile Vatican II exhorte-t-il les chrétiens à vénérer la Vierge Marie avec amour, en lui adressant des prières d’invocation et en cherchant à imiter sa foi.
Prions pour l’œcuménisme et pour le dialogue interreligieux afin qu’ils soient source d’unité et de paix.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse n°6 Dans le cœur de l’Église.
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Prions le Seigneur : Dieu, Père de toute miséricorde, ton Fils unique, cloué sur la croix, a voulu que la bienheureuse Vierge Marie, sa mère, soit aussi notre mère ; accorde à ton Église, soutenue par son amour la joie de donner naissance à des enfants toujours plus nombreux, de les voir grandir en sainteté et d’attirer à elle toutes les familles des peuples. Par JC …
La prière de ce soir a été animée par ………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Bénédiction :
CD Sylvie Buisset chante Thérèse n°14. Tu nous aimes Marie.