Regardez la fresque que nous avons sous les yeux et nous présente les saints qui ont fait notre histoire :
Saint Pierre qui remet le bâton pastoral à Saint Crescent, premier évêque de Vienne et premier évêque des Gaules.
Saint Lazare, l'ami de Jésus, avec son linceul, saintes Marthe et Marie, tenant par la main saint Trophime d'Arles.
Sainte Marie Madeleine est prosternée devant le Christ, elle lui embrasse les pieds.
Saint Hilaire évêque de Poitiers.
Saint Martin présente aux païens le Christ et les invite à le reconnaître comme le seul vrai Dieu.
Saint Paul présente au Christ saint Denis, premier évêque de Paris.
Sainte Geneviève, patronne de Paris, puis sainte Clotilde qui amène Clovis son époux vers saint Rémi.
Charlemagne et saint Bernard, saint Louis, sainte Jeanne d'Arc.
Et il ne faut pas oublier tous les saints qui était sur la coupole qui ont été effacés par le temps ni vos déguisements qui racontent eux aussi l’histoire de nombreux saints.
Ces saints sont tous très différents. Ils ont des histoires passionnantes parfois ou bien très simples. Ils sont intelligents ou sans éducation, ils sont grands ou petits, ils sont beaux ou laids.
Mais tous ont un point en commun : Ils ont été saisis par le Christ. Un jour, ils ont eu un saisissement. Un jour, d’une façon où d’une autre, ils ont rencontré Jésus. Et ça a tout changé.
Saint Pierre, sur le lac de Tibériade, il a tout quitté pour le suivre.
Saint Paul : il jetait les chrétiens en prison et Jésus lui est apparu sur le chemin de Damas.
Saint Louis : il était roi de France. Mais ce n’est pas pour cela qu’il est saint, mais parce que sa vie de roi était orientée vers Jésus à chaque instant. Il était saisi depuis tout petit. Il n’avait qu’une peur, non pas que le ciel lui tombe sur la tête, mais de commettre un seul péché mortel, c’est-à-dire de refuser la présence de Dieu dans sa vie, tellement cette présence le saisissait et le remplissait de bonheur.
Sur cette fresque et dans notre assemblée, tous sont appelés à cette sainteté. Aucun n’a croisé Jésus sur son lieu de travail, ni n’a mis des chrétiens en prison ou n’est roi de France. Mais à chacun Jésus fait cette invitation qu’il fait à Zachée dans l’Évangile : « Zachée, descends vite [de ton arbre] : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » (Lc 19, 5) Je veux venir dans ton cœur. Ouvre moi la porte.
On s’imagine parfois qu’il faudrait qu’on ait la sainteté, qu’on la possède, comme si on pouvait faire quoi que ce soit pour être saint. On ne dit pas « j’ai la sainteté », mais « je suis saint ». Celui qui est saint n’a rien de plus que les autres, il a juste accepté l’invitation de Jésus à venir chez lui, il a juste accepté d’être saisi par le Christ sans se dérober.
Sur la fresque il y a en bas à droite un personnage étrange. C’est Napoléon. Pas tout à fait un saint ! Regardez-le, petit homme aux désirs de grandeur. Il n’est pas méchant. Il regarde même vers le Christ, mais il reste au loin, comme si ça ne l’intéressait qu’à moitié. Il est allongé parce qu’il ne se laisse pas saisir par Jésus.
On ne peut pas être saint à moitié, comme ça quand on a le temps et qu’on y pense. Être saint, ça demande d’accepter de tout laisser pour que Jésus soit vraiment au centre de notre vie. Il faut se lever.
Un jour Jésus est interpellé par un jeune homme qui voulait bien faire. Il avait lui aussi de grands désirs et même de grands désirs de sainteté. Il faisait tout bien, il observait tous les commandements, mais il n’était pas heureux. Il pensait qu’il pouvait « avoir » la sainteté, mais ça ne marchait pas. Et Jésus lui a proposé de le saisir. Il lui a proposé « d’être » saint. Le jeune homme n’a pas voulu, il est reparti tout triste. Il était riche et avait de grands biens. Il voulait avoir et n’a pas su être. Les saints, ce sont ceux qui acceptent de n’avoir rien d’autre que le Christ. Et ils ont tout.
On n’est pas saint non plus sans y croire, c’est-à-dire sans croire que Dieu est capable de faire de moi un saint. Pas de l’autre, de moi. Tout l’effort de la sécurité routière c’est d’arriver à nous faire comprendre que les accidents n’arrivent pas qu’aux autres. Et bien c’est pareil dans la vie spirituelle. La sainteté, c’est pas fait que pour les autres, ça n’arrive pas qu’aux autres. Jésus nous attire tous à lui, il faut le laisser nous saisir.
Ne restons pas comme ce pauvre Napoléon dans un coin, tout mou à regarder de loin. Ne repartons pas tout tristes comme le jeune homme riche qui est passé à côté de sa vie. Entrons dans le cortège de tous les saints du ciel parce que c’est là qu’est notre place.