La vie chrétienne est un éternel combat qui n’est jamais gagné. Il arrive cependant parfois qu’on se sente en sécurité : « C’est bon, j’ai fait tout ce qu’il faut, je suis entré au monastère, j’ai pris un bon rythme de prière, je vais à la messe tous les jours, je ne fais rien de mal… »
La règle de saint Augustin est toute entière une mise en garde contre cette idée qu’un mode de vie soit suffisant pour que tout soit en place. Les moines à qui il s’adresse doivent être attentifs à devenir meilleurs et à ce que leur vie au monastère soit un chemin de sanctification et non de repli sur soi.
Jésus nous le dit : il faut veiller pour que le maître nous trouve dans une bonne disposition lorsqu’il viendra. Le démon rode, il « va et vient à la recherche de sa proie » comme le dit saint Pierre. Il veut nous entraîner dans sa haine et commence par le faire en cherchant à nous enfermer dans l’amour de nous même qui fonde la cité terrestre.
Et pour cela, c’est sur notre cœur qu’il faut veiller parce que c’est de lui que sort ce qui est mauvais. (Cf Mt 15, 19) Si on ne veille pas à ce que notre cœur s’attache à Dieu et à Dieu seul, on risque fortement de faire comme les serviteurs de la parabole : de commencer à servir le maître, puis de se lasser de l’attendre en prenant un peu pour nous et en finissant par martyriser les autres serviteurs.
Ainsi, la seule manière de veiller, c’est d’aimer. C’est de vérifier, de faire attention à ce que la source de chacune de nos actions s’enracine dans l’amour de Dieu et dans l’amour du prochain. Saint Augustin disait : « Aimes et fais ce que tu veux. » et il avait bien raison. Vérifie que ton cœur soit donné à Dieu et aux autres et non pas à la recherche de tes propres satisfactions personnelles et ce que tu feras sera agréable au maître qui vient sans tarder, et tu seras un serviteur qui construit la cité céleste.